CHAPITRE 42
DES APPROCHES INACCEPTABLES DE QUELQUES CHRETIENS

En plus de connaître les principes du dialogue et de la mission, il est important de répudier certaines attitudes envers les Musulmans qu'on rencontre très fréquemment parmi les Chrétiens.

1) "Combattons-les!" Cette position, "feu pour feu", est très souvent entendue; c'est l'approche qu'adopte l'Ancien Testament envers les ennemis, mais qui n'est pas conforme au Nouveau Testament.

2) "Il n'y a point de salut pour les Musulmans.". Notez que l'Eglise dit seulement que la possibilité du salut est ouverte à toutle monde. Etant donné que nous ne savons pas qui reçoit réellement la grâce de Dieu, certains prédicateurs disent que,pour être en sécurité, nous devons présumer que les non Chrétiens ne l'ont pas accepté.

Ceci est contraire aux déclarations papales que nous avons citées. La nécessité de l'évangélisation doit être basée premièrement sur le besoin de donner la plénitude de la vie aux non-Chrétiens et, deuxièmement, de leur donner la vie au cas où ils ne l'ont pas. Même alors, dans le processus de l'évangélisation il doit y avoir "du respect pour la situation spirituelle et religieuse de ceux qui sont en train d'être évangélisés, du respect pour leur rythme et pas, leur conscience et convictions, qui ne sont pas a traiter rudement" (Paul VI, Evangelii nuntiandi, n°79).

3) "L'Islam et le Christianisme ne doivent pas s'affronter à cause de la Trinité, car les trois personnes sont simplement des manifestations différentes de Dieu, Dieu perçu selon différentes perspectives". C'est là l'ancienne hérésie du modalisme qui dénie une distinction réelle entre les personnes en Dieu. Voir pour explication le chapitre 38.

4) "Le Qur'ân affirme la vérité de la Bible et la divinité du Christ". Beaucoup de Chrétiens souhaiteraient lire le Qur'ân avec des lunettes chrétiennes, supprimant toute contradiction de l'enseignement chrétien. Les arguments qu'ils font prévaloir sont assez ingénieux et quelquefois ont des fondements logiques ou grammaticaux solides, mais cette approche va à l'encontre de l'entente commune que les Musulmans ont eue de ces textes pendant des siècles; ils n'accepteront pas une interprétation nouvelle venant d'un non-Musulman.

5) "Par leur religion même, les Musulmans sont inclinés au fatalisme, à la violence et à la liberté sexuelle etc". Le plus qu'on puisse dire de ce préjudice commun est qu'il existe assez de passages ambigus dans le Qur'ân qui, cités isolément, peuvent soutenir cette interprétation, et le comportement de beaucoup de Musulmans lui donnerait créance. Mais il existe des passages qui soutiennent une attitude contraire et il y a plusieurs Musulmans qu'on peut trouver en train de vivre par voie de conséquence.

6) "Le démon avait inspiré Muhammad". Ceux qui avancent cette hypothèse assument que l'Islam est foncièrement erroné et mauvais. Pourtant les divergences entre croyances chrétiennes et Musulmanes ne doivent pas obnubiler beaucoup de croyances que nous soutenons en commun. L'évaluation chrétienne ferait justice à ces croyances communes et, en reconnaissant leur vérité, on reconnaîtrait le soin considérable de Dieu et sa direction des adeptes de la religion islamique. C'était là l'approche de Vatican II et des déclarations multiples des papes. D'autre part, le Qur'ân - à tort ou à raison - a été compris et utilisé par des millions de Musulmans pour boucher leurs oreilles aux vérités fondamentales de la révélation chrétienne et pour les contredire. "Le démon est le père des mensonges" (Jn 8:44). Donc le démon peut être perçu comme étant derrière l'opposition que les Musulmans affichent contre la révélation chrétienne. Pourtant l'influence du démon est principalement limitée à l'esclavage social qui soutient l'ignorance et le préjudice. La plupart des Musulmans suivent ce qu'ils pensent sincèrement être la volonté de Dieu et on ne peut pas les accuser de complicité formelle avec le démon.

QUESTIONS :

  1. Discuter de la question de la violence en Islam et dans le christianisme.
  2. Esquisser les présupposés théologiques et les règles pratiques pour l'évangélisation en milieu musulman.
  3. Discuter des déclarations que vous avez entendues ou lues allant dans le sens de l'affirmation qu'il n'y a aucune différence réelle entre l'Islam et le Christianisme et qu'ils sont tous deux des religions divines égales.
  4. Evaluer les déclarations que vous avez entendues ou lues faisant de l'Islam "l'empire du mal".
Au chapître 42