CHAPITRE 19
LE PELERINAGE

La Ka`ba, au centre de la Mecque, était un lieu de culte traditionnel ancien et un centre de pèlerinage des Arabes. Il fut dédié à toutes les divinités mais en particulier à Allâh, le Dieu suprême. Le Qur'ân (2:125-127) et le Hadîth historique, probablement construisant sur une légende pré-islamique des Juifs arabes, disent que Abraham et son fils Ishmael ont bâti la Ka`ba originale comme lieu de culte de Dieu, mais par la suite les gens ont oublié la religion d'Abraham et introduit des idoles. Ainsi, quand Muhammad prit la Ka`ba, il prétendit restaurer l'ancienne religion d'Abraham.

Les Musulmans font le pèlerinage en obéissance à Dieu et en vue d'obtenir le pardon des péchés et la rétribution céleste. D'autres avantages comprennent le fait d'être honoré de retour et d'être appelé al-hâjj (alhaji). Il n'y a aucune loi interdisant de combiner le commerce avec le pèlerinage, et ceci peut aider de payer le chemin du pèlerinage et, avec le nouveau prestige de soi, conduire à d'autres occasions d'affaires. Les Musulmans et les gouvernements riches paient souvent pour que les autres puissent faire le pèlerinage, et ceux-là en attendent une récompense céleste. Le pèlerinage offre aux Musulmans du monde entier l'occasion de se rencontrer, d'échanger les idées et projets et de s'encourager mutuellement. Cela donne au pèlerinage un engagement plus grand dans la promotion de l'Islam et met le fidèle en contact avec plusieurs occasions pouvant l'aider dans sa tâche.

Les Musulmans peuvent observer leurs obligations à la Mecque à n'importe quel moment dans un rite appelé `umra. Mais le pèlerinage qui est "un devoir à faire une fois dans la vie pour tout adulte musulman libre et capable d'y aller" est appelé hajj, et doit être exécuté à un moment précis. Le hajj consiste en quatre cérémonies essentielles et plusieurs autres adjointes. Avant d'entrer dans le territoire sacré qui comprend la Mecque, les pèlerins doivent (1) se mettre dans un état de consécration en se baignant, en changeant les vêtements, en mettant un pagne et une couverture d'épaule (Les femmes portent des habits ordinaires modestes) et en faisant une intention de remplir le hajj. Après l'entrée dans la mosquée sacrée, le pèlerin peut tourner sept fois autour de la Ka`ba et faire deux rak`as devant la station d'Abraham.

Ensuite (2) le pèlerin sort à la colline d'as-Safâ et se tient là debout en récitant des prières de requête. Puis il court à la colline d'al-Marwa et fait de même. Il fait sept tours, s'arrêtant quatre fois à as-Safâ et quatre fois à al-Marwa. Actuellement cette route est couverte pour mettre les pèlerins à l'abri du soleil. Si quelqu'un fait le `umra, il se rase la tête à ce niveau et son pèlerinage est fini.

Au 8e Dhûlijja celui qui fait le hajj va à Mina, et au 9e à `Ârafât (3) et reste sur la colline Jabal ar-rama jusqu'au coucher du soleil.

Au 10e le pèlerin va à Mina où il lapide le rocher de `Âqaba, en lançant cinq cailloux avec ses doigts. Ce rituel est interprété comme étant la lapidation de Satan. Alors, seul ou en communauté, il tue un animal. S'il n'a pas d'animal à abattre il jeûne pendant trois jours et sept jours de plus quand il rentre chez lui. Après avoir abattu un animal il rase sa tête, sortant par là de l'état de consécration.

De retour à la Mecque, le pèlerin (4) tourne encore sept fois autour de la Ka`ba. Il le fait dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, trois fois en sautillant et trois fois en marchant. Il vénère la pierre noire au coin de la Ka`ba chaque fois qu'il en fait le tour, la baisant s'il le peut; sinon il la touche de sa main et met sa main à la bouche sans la baiser. Faisant le tour, il touche le coin de Yamânî (sud-ouest) et ensuite met sa main à la bouche. A la fin il fait deux rak`as à la station d'Abraham.

Le pèlerin peut alors rentrer à Mina lapider le rocher Jamra, et à la Mecque reprendre le rituel de tours autour de la Ka`ba. Avant de rentrer chez eux, les pèlerins vont souvent à Médine visiter la tombe de Muhammad. A part ces endroits, les Musulmans font souvent des pèlerinages dans d'autres sanctuaires, comme à la mosquée al-Aqâ à Jérusalem, à la tombe d'Abraham à Hébron, et aux tombes des Musulmans réputés saints partout au monde, quoique certains désapprouvent la pratique de visiter des sanctuaires de tombes.

L'animal tué au 10 Dhûlijja (ou les deux jours suivants), tant à Mina qu'ailleurs au monde à ce moment, doit être, dans l'ordre de préférence, un bélier, une brebis, un bouc, une chèvre, un chameau, une chamelle, un taureau, une vache. L'animal à sacrifier doit être en bonne santé et au début de la maturité. Quant aux brebis, cela signifie parvenir à un âge d'au moins huit mois, pour les chèvres une année, trois ans pour les bovins, quatre ans pour les chameaux. Pendant le sacrifice, l'animal doit avoir sa face vers la Ka`ba. La personne qui fait ce sacrifice doit dire "Bi-smi llâhi" et "Allâhu akbar". Il peut ajouter aussi: "Rabba-nâ taqabbal min-nâ - Seigneur, recevez ceci de notre part," c'est-à-dire, recevez cet acte d'obéissance, non pas l'animal en soi ou son sang. Aucune partie de l'animal ne peut se vendre. Le propriétaire peut garder tout pour lui, mais il est préférable d'en donner la chair en aumône. Il peut même en donner une partie à un non-Musulman qui lui rend visite, mais il ne lui est pas permis d'envoyer la chair chez un non-Musulman.

A côté de ces règlements du `îd al-adhâ, il existe des règles générales pour l'abattage des animaux:

  1. Les paroles "Bi-smillâhi" doivent être dites.

  2. L'animal doit être tué en l'égorgeant de façon continue, sans disjoindre la tête. Les chameaux doivent cependant être tués en transperçant leurs gorges.

  3. Les animaux qui meurent par étranglement, en tombant, en étant frappés, ou par agression d'autres animaux prédateurs ne doivent pas être mangés. L'abattage rituel n'est cependant pas requis en cas de chasse, soit par flèches ou balles ou en envoyant les faucons ou les chiens tuer l'animal.

  4. Les cochons et les animaux prédateurs ayant de crocs sont interdits, ainsi que les chevaux, les mulets et les ânes (suivant l'interprétation du Q 16:8).

  5. Il est interdit de consommer le sang de n'importe quel animal.

  6. En cas de "nécessité", cependant, toute viande peut être consommée.

  7. Les Musulmans peuvent manger la viande d'un animal tué par les Chrétiens ou les Juifs, mais non de celui qui est tué par les autres non-Musulmans.

QUESTIONS:

  1. Discutez de l'objectif et des avantages du pèlerinage pour les Musulmans.
  2. Décrivez le rituel du hajj.
  3. Citez les règles portant sur le type de viande qu'un Musulman peut consommer. Comment faut-il le tuer?
Au chapître 20